le 13 décembre 2022
TÉMOIGNAGE
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Pourquoi avez-vous choisi de partir à l’étranger, et pourquoi avez-vous choisi cette destination ?
Cela faisait plusieurs années que je voulais partir à l’étranger.
Cette volonté est née lorsque j’étais en première et que j’ai appris qu’il était possible de partir à l’étranger au sein de facultés américaines grâce à des bourses d’études sportives (je pratiquais le golf à haut niveau). Or, plusieurs événements se sont opposés à mon départ. Idem lorsque j’ai effectué une année de DUT Informatique, formation que j’ai choisie en partie par la possibilité de partir à l’étranger en deuxième année. N’ayant jamais fait une deuxième année, je suis donc resté en France une nouvelle fois.
Le Covid ayant repoussé chacun de mes départs, mon M1 fut l’année où enfin, j’ai pu effectuer cette année de mobilité tant attendue.
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Comment s’est déroulée votre intégration au sein de l’université partenaire (évènement d’accueil, services pour les étudiants étrangers, tutorat, …) ?
Cela a été la découverte d’une philosophie universitaire différente : le modèle américain. Tout est démesuré. Les événements, les infrastructures, le nombre d’étudiants etc. J’ai eu également la chance d’être dans une résidence étudiante avec une vingtaine d’étudiants internationaux. L’intégration fut totale. Au bout de seulement quelques jours, et alors que je suis arrivé 15 jours après les autres, nous faisions déjà des activités ensemble.
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Quel était votre niveau dans la langue d’enseignement lorsque vous êtes arrivé ? Avez-vous progressé ?
Je suis parti au Québec, ce qui veut dire que hormis un accent parfois difficile à comprendre, la langue d’enseignement est bel et bien le français.
Cependant, la province a tout de même de fortes influences anglophones, qui m’ont permis de fortement améliorer mon anglais.
GILLIAN MASSE
Mobilité À Sherbrooke (QC), Canada, (Année universitaire 2021--2022)
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S’agissait-il de votre première fois dans ce pays ? Qu’avez-vous pensé de la vie sur place ?
C’était ma première fois au Canada. Je n’ai jamais habité à plus de 5 minutes de la mer et ce toujours dans le Var ou les Alpes-Maritimes. Je vis normalement au rythme de la plage, des étés, du soleil, et des hivers à 15 degrés.
Le dépaysement fut total. Et quelle découverte. A partir de novembre tombent les premiers flocons, et l’épaisse couche de neige qui recouvre le pays ne fond pas avant avril. Vous passez ainsi 5-6 mois dans la neige et dans des températures oscillantes entre -10°C et -30°C. Lorsque nous sommes montés un peu plus au nord, nous avons même eu -46°C !
C’est une expérience hors du commun, votre vie est rythmée par du patin à glace, du ski, du chien de traîneau, des visites d’érablières etc. Les conditions de vie sont cependant rudes, il arrive souvent qu’il soit difficile de sortir car les températures sont trop basses et qu’il est douloureux de mettre le nez dehors. Les québécois en ont d’ailleurs bien conscience et beaucoup sont usés par ces longs hivers.
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Avez-vous observé des différences entre l’enseignement supérieur français et l’enseignement supérieur du pays d’accueil ?
Le modèle canadien (très similaire aux pratiques américaines) est marqué par le libéralisme. Même en première année de droit il est possible de choisir ses matières, ses sujets d’études, son emploi du temps etc.
Il est un peu difficile de s’y retrouver au début, mais les services des relations internationales de la faculté de Sherbrooke sont à l’écoute pour toute problématique.
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Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
À vrai dire la principale difficulté rencontrée fut celle des délais de traitement pour les formalités d’entrée au Canada. Il a fallu aller jusqu’à Lyon pour faire des emprunts, attendre 2 mois les papiers etc. Une fois sur place, à part le froid qui participe également au charme du pays, tout était plutôt simple.
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Quels ont été les apports de cette mobilité sur votre projet académique et/ou professionnel ? Sur le plan personnel ?
Découvrir une nouvelle manière de fonctionner fut une réelle révélation sur ma manière de travailler. Le modèle français n’est pas unique et il est passionnant d’en découvrir de nouveaux pour pouvoir assimiler les qualités de chaque.
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Envisagez-vous de vous expatrier ?
Après mon M1 au Canada, je devais dans tous les cas rentrer pour effectuer mon M2, le CRFPA et l’école d’avocat. Ainsi pour l’instant partir vivre à l’étranger n’est pas un objectif à court terme, mais à moyen/long terme pourquoi pas ! Partir une année à l’étranger vous permet de vous rendre compte que tout est possible.
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Quels conseils donneriez-vous aux autres étudiants et étudiantes de Nice intéressé.e.s par la même mobilité que vous ?
Arrêtez d’hésiter, foncez ! Vous allez vivre l’une des meilleures expériences de votre vie. Attention toutefois car même si nous payons les frais d’inscriptions français (et pas les milliers de dollars canadiens annuels) ; les billets d’avion, les vêtements chauds et de manière générale la vie sur place coûtent plutôt cher. Il faut avoir les moyens de l’assumer, ou alors directement trouver un travail sur place, surtout si vous voulez un peu voyager !
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Quel est votre meilleur souvenir ?
Ils sont vraiment nombreux, tant cette année fut exceptionnelle. Cependant, si je dois n’en citer qu’un, je vous parlerais de notre voyage à Saguenay, à 4 heures en voiture au Nord de Sherbrooke.
Nous sommes partis quelques jours avec les amis de ma résidence.
Bien que seulement plus au nord de quelques centaines de kilomètres, le climat est totalement différent. Il fait en moyenne 10 à 15 degrés de moins qu’à Sherbrooke (c’est là-bas où nous avons eu le plus froid, -46 degrés !). Absolument tout est recouvert par la neige, une épaisse couche de plusieurs mètres d’épaisseur étant posée sur toute la région.
Au cours de ce voyage nous avons eu la chance de pouvoir faire de la motoneige (skidoo en québécois), car il faut savoir que dans cette région du Québec, il y a autant de skidoo que de voitures ! C’était magique. On nous a donné les motos, et on pouvait faire ce que l’on voulait pendant une journée entière. Alors nous sommes partis sur d’immenses sentiers de randonnée et notamment dans un sentier qui passait à côté d’un immense lac gelé. Confortés par les dires du loueur de motos qui nous affirmait que tous les lacs étaient praticables (la couche de glace étant suffisamment épaisse), nous sommes partis en « hors-piste » sur le lac. C’était magnifique. Nous étions à une centaine de km/h sur le lac, complètement givré, qui s’étalait à perte de vue. Au bout d’une quinzaine de minutes nous avons vu une petite cabane avec un skidoo arrêté et un monsieur qui pêchait au milieu du lac immense. C’était comme dans les films. Ce souvenir restera à jamais gravé dans ma mémoire.