MOBILITÉ AUX PAYS-BAS - 1

Publié le 3 novembre 2022 Mis à jour le 30 mai 2023
Date(s)

le 3 novembre 2022

TÉMOIGNAGE

  • Pourquoi avez-vous choisi de partir à l’étranger, et pourquoi avez-vous choisi cette destination ? 

On entend parfois des connaissances qui ont eu l’occasion de faire une partie de leur cursus scolaire à l’étranger, que cette période a été une des meilleures de leur vie. J’ai eu l’occasion d’en discuter avec plusieurs personnes de mon entourage, et leurs témoignages m’ont donné envie de tenter l’aventure à mon tour. J’ai toujours été attiré par les Pays-Bas, et j’avais l’occasion de partir à Amsterdam ou Maastricht, j’ai choisi Maastricht puisque c’est une ville moins grande qu’Amsterdam et pour la symbolique du Traité de Maastricht qui résonne particulièrement avec mon parcours de droit européen et droit international.
 

  • Comment s’est déroulée votre intégration au sein de l’université partenaire (évènement d’accueil, services pour les étudiants étrangers, tutorat, …) ? 

L’intégration a été plutôt compliquée puisque j’ai été traité de la même manière qu’un étudiant de troisième année ayant effectué tout son cursus dans cette faculté. J’ai dû m’adapter seul à un nouveau système d’enseignement, et à un niveau académique bien supérieur à tout ce que j’avais pu connaitre auparavant. De plus, je n’avais pas pu participer à la semaine d’intégration puisqu’elle se déroulait au milieu du mois d’août avant mon emménagement à Maastricht.
 

  • Quel était votre niveau dans la langue d’enseignement lorsque vous êtes arrivé ? Avez-vous progressé ? 

J’avais un bon niveau d’anglais, en particulier en ce qui concerne la compréhension (orale et écrite), mais mon anglais parlé n’était pas excellent. Après 2 mois d’utilisation intensive de l’anglais dans ma vie de tous les jours, en plus des cours, j’ai pu déjà me rendre compte des progrès énormes que j’avais fait. J’avais un niveau scolaire B2 avant de partir, j’ai désormais un niveau C1 (avec un score de 980/990 au TOEIC), et une très bonne prononciation (d’après mes amis étrangers rencontrés là-bas et mes amis français).

DORIAN BENARD

Mobilité  à Maastricht Pays-Bas, Septembre 2021 - Juin 2022
 
 
  • S’agissait-il de votre première fois dans ce pays ? Qu’avez-vous pensé de la vie sur place ? 

Oui c’était ma première fois aux Pays-Bas (et en Belgique par la même occasion puisque Maastricht est une ville frontalière). La vie est très différente là-bas, le comportement des gens est beaucoup plus calme et bienveillant. Maastricht, notamment grâce à l’Université est une ville très internationale et cosmopolite, il y a donc un très grand mélange de cultures. La culture et la tradition néerlandaise dans la ville sont tout de même bien sauvegardées. Le climat, un peu moins ensoleillé et chaud qu’à Nice, peut surprendre au début mais on s’y habitue rapidement (ou pas). J’ai, malgré tout, eu une année particulièrement ensoleillée et chaude, qui m’a permis de commencer à bronzer dès le mois de mai.
 

  • Avez-vous observé des différences entre l’enseignement supérieur français et l’enseignement supérieur du pays d’accueil ?

Oui, il y a une énorme différence entre l’enseignement supérieur en France et aux Pays-Bas. La méthode d’enseignement n’est pas du tout la même, l’accent est mis sur le travail personnel et la réflexion en petit groupe, par opposition à la transmission de connaissance dans des salle de cours comme on peut connaitre en France. La structure du calendrier diffère, ce ne sont pas des semestres mais des périodes, qui correspondent à 8 semaines. Pour chaque période, un étudiant suivra 2 ou 3 enseignements différents à la fois, afin de se concentrer au maximum sur ceux-ci.
Il est nécessaire d’effectuer des recherches personnelles, de lire énormément pour préparer les séances de TD chaque semaine.
Les cours magistraux existent pour donner une base de connaissance et encadrer la recherche personnelle de l’étudiant. Aussi, il nous est demandé d’écrire de nombreux travaux de recherche tout au long de l’année. Les exercices juridiques et les devoirs à rendre n’ont pas la même forme que ceux en France.
 

  • Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

J’ai eu avant même mon départ des difficultés à trouver un logement, il n’y a que très peu de logements pour les étudiants à Maastricht. J’ai aussi eu des difficultés à m’intégrer, je suis arrivé quelques jours après la semaine d’intégration, et j’ai directement été considéré comme un étudiant de 3e année de la faculté, sans « soutien » spécifique. On attendait de moi que je fasse et agisse comme n’importe quel autre étudiant de mon niveau, quand bien même je découvrais un tout nouveau système, avec un niveau académique bien supérieur à ce que je pouvais connaitre.
J’ai eu du mal à gérer mon budget, étant donné que c’était la première fois que j’habitais seul.
J’ai eu du mal également avec la distance et la solitude par rapport à mes proches et ma vie à Nice, il y a eu des périodes assez compliquées notamment après le premier mois où je vivais assez mal l’éloignement. Je suis alors rentré quelques jours pour me sentir mieux et me reconcentrer sur les cours.
J’ai aussi eu du mal à m’adapter au niveau académique de l’Université de Maastricht, bien supérieur à ce que je connaissais à Nice, il m’a fallu un temps d’adaptation pour me mettre à niveau. Autant dire que ce n’était pas un Erasmus détente voyage et soirées, mais plutôt travail, bibliothèque et résultats moyens.

  • Quels ont été les apports de cette mobilité sur votre projet académique et/ou professionnel ?  Sur le plan personnel ? 

Au niveau académique j’ai eu la chance de côtoyer des profs renommés et reconnus pour leur expertise et excellence dans leur domaine, et des étudiants d’un très haut niveau. Travailler avec eux m’a permis d’élever mon niveau en parallèle. Aussi, partir à Maastricht m’a permis de me concentrer sur l’étude du droit européen et du droit international, mon domaine d’étude préféré, et je n’aurais pas pu le faire à Nice.

Sur le plan personnel, j’ai fait des rencontres extraordinaires, je me suis fait des amis dont je n’aurais jamais pu imaginer être aussi proche. J’ai appris à me débrouiller seul, j’ai amélioré mon anglais, j’ai découvert une multitude de choses sur la culture de différents pays européens et pays du monde. J’ai aussi énormément appris sur moi-même, ma façon de réagir à certaines situations, ce que je voulais pour moi et pour mon avenir, mais aussi ce que je ne voulais pas.

 
  • Envisagez-vous de vous expatrier ?

J’ai toujours envisagé de partir vivre dans un autre pays en Europe ou dans le monde, et mon Erasmus ne m’a pas fait changer d’avis. Même si partir m’a fait réaliser que j’étais vraiment très attaché à la Côte d’Azur.
 

  • Quels conseils donneriez-vous aux autres étudiants et étudiantes de Nice intéressé.e.s par la même mobilité que vous ? 

Réfléchissez et préparez-vous extrêmement bien, n’attendez pas le dernier moment pour préparer votre mobilité mais OSEZ. Tout ne sera pas parfait, mais une expérience comme un échange universitaire mérite d’être vécue. Aussi, soyez bien entourés et bien accompagnés, n’hésitez pas à demander de l’aide, chez vous, dans votre université de départ mais aussi là où vous irez et dans votre université d’accueil, vous n’êtes jamais seul.
 

  • Quel est votre meilleur souvenir ?

J’ai vécu tellement de choses en une année aux Pays-Bas, qu’il est difficile de ne retenir qu’un seul souvenir. Cependant, je retiendrai la période de fin d’année, au mois de mai et juin, lorsque l’on a pu profiter du jardin de notre maison, organiser des barbecues, faire des batailles de bombes à eau, faire une soirée pour regarder l’Eurovision tous ensemble avec mes nombreux colocataires venus de toute l’Europe. On a profité tous ensemble du début de l’été, remplis d’insouciance, peu à peu libérés des derniers devoirs à rendre et examens, c’était une expérience unique.

Propos recueillis en octobre 2022 par Stella Naizot, responsable du bureau des relations internationales de la Faculté de droit et science politique.