MOBILITÉ EN ITALIE - 1

Publié le 30 septembre 2022 Mis à jour le 30 mai 2023
Date(s)

le 3 octobre 2022

TÉMOIGNAGE

  • Pourquoi avez-vous choisi de partir à l’étranger, et pourquoi avez-vous choisi cette destination ? 

Depuis le lycée j’ai toujours souhaité partir en Erasmus car je considère que c’est une opportunité unique et exceptionnelle dans une vie. Selon moi, étudier à l’étranger offre une ouverture d’esprit sans pareil et est une expérience très enrichissante à notre jeune âge. Quand le moment est arrivé pour moi de proposer ma candidature pour un programme d’échange je n’ai donc pas hésité une seule seconde puisque j’y pensais déjà depuis trois ans.

Voici les raisons principales pour lesquelles j’ai choisi l’Italie et Rome en particulier :

  • J’avais déjà un niveau d’italien qui me permettait de me débrouiller dans le pays.
  • Je m’étais déjà rendue en Italie plusieurs fois et je savais que je m’y sentais bien.
  • La distance de Nice à Rome est raisonnable et le voyage est très rapide et peu coûteux, ce qui signifie que je pouvais rentrer chez moi exactement quand j’en avais besoin, même à la dernière minute en cas d’imprévu par exemple, ce qui est rassurant quand l’on vit seul pour la première fois et en plus à l’étranger.
  • Je n’avais jamais visité Rome.
  • L’université d’accueil avait l’air vraiment géniale et les enseignements intéressants.  
 
  • Comment s’est déroulée votre intégration au sein de l’université partenaire (évènement d’accueil, services pour les étudiants étrangers, tutorat, …) ? 

Malheureusement, lorsque je suis arrivée dans mon université d’accueil en septembre 2021, nous étions encore en période de restrictions Covid et nous n’avons donc pas pu avoir de Welcome Day.
A la place de cela nous avons juste assisté à une réunion d’information en ligne. C’était assez triste et peu utile.

SOFIA ARLABOSSE

Mobilité  à Rome, Italie  (Année universitaire 2021-2022)
 
 
  • Quel était votre niveau dans la langue d’enseignement lorsque vous êtes arrivé ? Avez-vous progressé ? 

Lorsque je suis arrivée à Rome j’avais la chance d’être déjà niveau B2 en italien, soit un niveau de langue qui me permettait d’avoir des conversations de la vie courante avec des natifs en comprenant et me faisant comprendre correctement malgré des erreurs.
A la fin de l’Erasmus mon italien a atteint le niveau C1, soit un niveau de langue très fluide se rapprochant du bilingue.
Grâce à mes dix mois de vie sur place j’ai appris énormément de vocabulaire, la conjugaison des temps compliqués, des expressions typiques, et même du dialecte romain !
 
  • S’agissait-il de votre première fois dans ce pays ? Qu’avez-vous pensé de la vie sur place ? 

Je m’étais déjà rendue plusieurs fois en vacances en Italie et j’avais beaucoup aimé, mais vivre dans un pays étranger est une expérience encore différente que le visiter en vacances uniquement.
Au départ j’étais assez déstabilisée par la décontraction et la familiarité des habitants, je les trouvais presque impolis. Puis j’ai appris à adapter mon comportement aux différents contextes et j’ai fini par apprécier cet aspect informel et décontracté.
A Rome, la vie est douce. Il est toujours l’heure d’un aperitivo en terrasse peu importe l’heure qu’il est réellement. Les gens sont gentils et conviviaux.
La ville en elle-même est d’une richesse culturelle inépuisable, ce qui est réellement intéressant pour un étudiant étranger.
Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer une seule seconde et il me reste encore des lieux à visiter dans le futur car un an de vie sur place ne m’a pas suffi pour tout visiter ! Les romains m’ont même dit qu’une vie entière ne suffisait pas pour voir tout Rome.

  • Avez-vous observé des différences entre l’enseignement supérieur français et l’enseignement supérieur du pays d’accueil ?

Le système d’enseignement supérieur italien est assez différent du système français sur le plan des examens notamment.
En effet, les examens sont majoritairement oraux ou bien en projet de groupe à présenter à l’oral.
Les examens écrits ne sont qu’une exception.
De plus, en Italie, les étudiants peuvent choisir le jour où ils présenteront l’examen sur la base de trois propositions de dates données par le professeur.
Par ailleurs, si les étudiants échouent à une des trois sessions, ils peuvent se représenter à la prochaine (chaque session étant espacée de deux semaines environ) sans que cela ne soit considéré comme des rattrapages.
Les étudiants italiens ont également le droit de passer dans l’année d’étude supérieure même s’ils n’ont pas validé tous leurs examens durant les années précédentes. Ils pourront les présenter durant ce qu’ils appellent des « sessions extraordinaires » (en quelques sorte des rattrapages) organisés généralement en septembre et en mai.
A la fin de la Licence, les étudiants doivent également rédiger un mémoire pour valider leur diplôme, ce qui n’est pas le cas en France.
Par ailleurs, à l’université italienne il n’y a pas de TD, uniquement des CM, et les étudiants sont notés sur 30.

  • Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Au début de l’Erasmus j’ai rencontré d’importants problèmes administratifs avec ma faculté d’accueil.
L’organisation était chaotique, les informations essentielles ne nous étaient pas transférées et les employés du BRI italien ne semblaient pas prédisposés à nous faciliter la tâche.
J’ai également rencontré quelques difficultés à me faire des amis durant les trois premiers mois car les Italiens sont assez communautaires et n’aiment pas particulièrement se mélanger.
J’ai aussi rencontré quelques difficultés lorsque j’ai eu besoin de voir un médecin pour me faire soigner durant l’hiver. Quand on est étranger les frais de santé sont assez élevés en Italie.

  • Quels ont été les apports de cette mobilité sur votre projet académique et/ou professionnel ?  Sur le plan personnel ? 

Sur le plan académique, Erasmus m’a apporté un avantage non négligeable puisqu’il m’a permis de devenir trilingue.
Grâce à cette expérience j’ai également réalisé que les études ne devaient pas être un fardeau et qu’il était tout à fait possible de prendre du plaisir à étudier, et que si l’on n’en éprouvait pas c’était sûrement que l’on n’était pas au bon endroit pour nous et que ce n’était pas grave en soi car on peut toujours changer de parcours.
Plus généralement, cette expérience m’a appris à relativiser les évènements de la vie, à entreprendre des choses seule sans dépendre de personne et à être résiliente et ambitieuse.
 
  • Envisagez-vous de vous expatrier ?

Oui totalement. Je pense avoir trouvé le lieu dans lequel je me sens bien et où je veux évoluer durant les prochaines années. J’aimerais m’installer à Rome dès la rentrée prochaine.
 

  • Quels conseils donneriez-vous aux autres étudiants et étudiantes de Nice intéressé.e.s par la même mobilité que vous ? 

Si je peux donner un conseil à des étudiants niçois souhaitant partir à Rome ce serait premièrement de partir une année académique entière pour profiter pleinement de l’expérience (puis ils se rendront compte par eux-mêmes que c’est quand même trop court).
Ensuite, s’ils ont le choix entre les deux universités LUMSA et La Sapienza, je leur conseille de choisir la LUMSA qui est une université privée de très bon niveau, à taille humaine et dans laquelle on peut vraiment être accompagné par les professeurs et se référer à des personnes physiques que l’on connait et qui nous connaissent en cas de problème.
Par ailleurs je leur conseille vivement de suivre les réseaux et d’entrer dès que possible dans les groupes whatsapp des associations Erasmus sur place, puis de se joindre aux premiers évènements proposés pour rencontrer d’autres étudiants Erasmus et créer des liens.
Je conseille également aux étudiants de se rendre dans leur ville d’accueil au minimum une semaine avant le début des cours, pour avoir le temps de comprendre comment la ville fonctionne et de s’installer tranquillement sans stress.
 

  • Quel est votre meilleur souvenir ?

C’est très difficile de ne choisir qu’un seul meilleur souvenir pour résumer un an de vie en Erasmus, mais si je devais choisir mes meilleurs souvenirs ce seraient :

-    Mes soirées à manger des poke bowls sauvés sur To Good to Go (à moitié prix) avec mes amis préférés devant le Colisée illuminé la nuit.
-    La fois où je suis rentrée affamée d’une magnifique soirée étudiante avec mes amies et que nous avons trouvé un « forno » encore ouvert à 4h du matin qui nous a vendu des « panino al prosciutto crudo » pour satisfaire notre fringale nocturne. C’était le plus beau jour de ma vie.
-    Ma première fois au stade de foot pour voir l’AS Roma jouer.
-    Mon voyage à Florence avec l’association Erasmus.

L’Erasmus est une expérience unique qui m’a laissé des souvenirs inoubliables qui resteront à jamais gravés dans mon cœur.

Propos recueillis en septembre 2022 par Stella Naizot, responsable du bureau des relations internationales de la Faculté de droit et science politique.
Sofia poursuit ses études de master en 2022-2023 à Rome en Italie.